Leela : Tout sur la chanson Tokyo
Tokyo a été conçue dans un atelier d’écriture dirigé par Monsieur Michel Rivard et auquel j’ai eu l’immense privilège de participer. Il nous avait donné pour consigne de commencer la chanson par «J’entendais impuissant le chant des grands oiseaux». J’ai tout de suite pensé à mon grand père que j’avais perdu il y a de nombreuses années et dont je n’arrivais toujours pas à fait le deuil. Alors j’ai imaginé ce personnage, seul à Tokyo, qui apprenait le décès d’un être cher, loin de chez lui. Avec cette chanson, j’ai voulu décrire la relation bien vivante que nous entretenons avec nos proches, après leur mort.
Au départ, j’ai composé cette chanson tout seule chez nous, suite à l’exploration de tous les instruments virtuels de mon logiciel d’enregistrement. Je me suis aussi amusée à aller chercher des captations sonores d’un quartier de la ville de Tokyo dans une banque de son. Et puis j’ai oublié cette version et j’en ai monté un autre pour la scène, plus conventionnelle accompagnée de mes deux musiciens au piano et au violoncelle.
C’est cette dernière version que je suis allée enregistrer en studio, tout du moins que j’ai essayé d’aller enregistrer en studio! Car après plusieurs prises, force a été de constater que ça ne fonctionnait pas. Et puis je me suis souvenue de cette première version et l’ai faite écouter à mon ingénieur de son avec mon téléphone. Stupéfait, il m’a regardé et m’a demandé pourquoi je n’avais pas choisie celle-là qui semblait nettement plus intéressante !
Je suis donc retournée chez nous pour repartir de mon idée originale et aller jusqu’au bout cette fois-ci. Je trouve cette anecdote savoureuse et assez représentative de toute la démarche de l’album Fragments qui a été un processus de réappropriation et de prise de confiance. Au final, je suis très heureuse que ce soit cette chanson, 100% de mon cru, qui soit celle qui vous plaise le plus, pour moi c’est le signe que je dois me faire confiance.